Auteur/autrice : admin3652

La saison des amateurs du dré dans le pentu est lancée ! Voici le programme concocté par nos deux spécialistes Geneviève et Olivier pour ce samedi 22 janvier: Rocheboc, couloir ENE dans le massif  du Beaufortain. L’équipe est remontée à bloc, les cuisses affutées grâce aux exercices de renfo sur pan « made in Vivian » et une révision scrupuleuse des techniques de descente sur cailloux à la mode Bonhomme.

Le rendez-vous matinal nous conduit gaiement au parking Les Pars dans les environs de 9h. Ici, petit « râteau » vu le nombre de bocs ! Une petite sensation d’autoroute alpine à la mode Aravis plane quelques instants… Sans se laisser intimider, la team se met en marche ou plutôt en course. En effet, on n’est pas là pour acheter du terrain ! Quand on veut faire partie des « Raide Riders », le cardio est au RED dès le début, histoire de bien te réchauffer ! Ça nous a donné l’occasion de notifier la jolie polaire de Geneviève estampillée à la gloire de la « pente raide 2021 ». Les conditions sont au beau fixe : absence de vent, BERA très favorable, manteau neigeux sécurisant et un moral rayonnant pour la troupe composée de Marion, Tereza, Guilhem, Alex et Océane.

En remontant le vallon de la Portette, petit voyant orange à la vue d’une légère coulée mais rien d’alarmant. L’ascension continue et nous amène jusqu’au contre-bas des couloirs. Phase d’observation oblige : quelques potentiels requins dans le couloir septentrional, une belle skiabilité du manteau dans le méridional. Un tour de table ou de team et la décision collégiale encourage une approche par le col de la Portette puis descente par le méridional et remontée dans le septentrional pour le redescendre ensuite. Aucune « tête de boc » (clin d’œil à nos amis suisses). Avec ce nouvel objectif, c’est clair comme de l’eau de roche !

Au sommet, on suit une bordée de rochers qui nous amène à un ressaut marquant l’entrée du couloir. Olivier en bon éclaireur s’élance. Première pente, premières acceptations de la pente. On trouve les bons appuis et on OSE. L’attitude de recul est à proscrire. Le E1 frôle le E2. La pointe d’adrénaline donne des hauts de cœur. Le Ollie peut aider le virage sauté. Rapidement les pensées « mais qu’est-ce-que-je fais là » s’évanouissent et la jouissance de la glisse crisse sous les spatules.

Une pierre… ou une roche = deux coups ! On se cramponne pour la remontée de notre couloir septentrional et notre grimpeuse chevronnée ouvrira le deuxième bal. Une vraie ballerine de pente raide cette Geneviève avec son style de virage sauté parfaitement maîtrisé ! Vivian et Paul, êtes-vous certains de mener la danse ?

La descente nous fait une seconde fois valser de plaisir dans une poudre préservée. Le bal des pentes de Rocheboc s’achève avec des petites pépites slaves sucrées offertes par Tereza et un débriefing jovial qui annonce une aventure à l’unisson pour notre prochaine cavalcade du 19 février. Un grand merci à nos deux experts de la pente raide Geneviève et Olivier!

Fine équipe de 3 participants Simon, Alexandre et Noémie + Olly, notre fidèle skieur de petits massifs.

Au niveau des conditions, il a plu plu plu après noël, une accalmie s’installe le jeudi, et vendredi 31 décembre : grand beau ! Note à nous-même : même si on se prend un but, on sera quand même content de sortir. Le risque se stabilise, ça fait 2 jours que ça purge d’avalanches de neige humide, des plaques de fond persistent, et méfiance dans le raide non purgé.

Le projet initial c’est le couloir nord du Dôme de Pouilly, le suspense reste donc entier…

 Alors on y va on y va pas, on a qu’à se cacher sous les draps, et on commandera des pizzas ? Certainement pas, on va prendre la vitamine D et on va bosser notre analyse terrain, heureux comme tout.

On arrive les premiers au parking de sous l’aiguille, le grand luxe ! La fin du border cross est un peu entaillée, mais la neige est bien là, humidifiée, mais bien là. A la sortie de la forêt on s’aperçoit déjà que toutes les pentes ont bien purgées, de gros blocs bétons à traverser, mais on progresse bien jusqu’au pied de notre couloir : le Nord du dôme de Pouilly.

Réflexion collective : s’il est purgé on y go, s’il n’est pas purgé on n’y go pas…

Sans surprise par rapport à ce que l’on observait juste avant, le couloir est bien purgé mais comme tous les couloirs du coin, et des plaques de fond parties en ouest.

Notre couloir est quand même tellement purgé que l’on pourra ni y monter en ski et difficilement le descendre non plus.

Mais si on travaillait un peu la technique de cramponnage et la remontée de couloir.

La pente s’y prêtait parfaitement. Notre traceur d’escalier de petit massif se met donc à l’assaut du couloir pour nous tailler les marches vers le soleil du col de Tulle. On prend notre temps, on observe collectivement le terrain étape par étape, dans le couloir tout le monde s’exprime sur ses doutes, l’itinéraire, sécuriser sa montée avec un piolet, garder les bâtons, etc. Et puis on nous observe aussi d’en bas « mais qu’est-ce qu’ils fabriquent à se faire chier en crampons dans ce couloir purgé ces 4-là ? ».

Sereinement arrivés au col de Tulle, le soleil nous accueille et la vie humaine aussi car on était vraiment peinards jusque-là… On entame ensuite l’ascension sommitale avec une vue superbe sur cette crête du dôme de Pouilly entre la Tournette/le sulens d’un côté, le Charvin face à nous, la Goenne, la Mandallaz, l’Etale, et Merdassier qui vient fermer ce cirque.

What’s next ? On a remonté un couloir en crampons, indescendable à ski ça s’est bien confirmé à la montée, alors on descend par où ?

• Descente des pentes Sud du col de Tulle ? c’est pile l’horaire, ça décaille comme un mois d’avril.
• et   on fait du stop du Bouchet à Manigod ? Ah non, la mission c’est chaud !
• OU on remonte jusqu’au col des Porthets en direction du charvin ? plutôt alléchante cette option, même si on a dû mal à voir la morphologie du terrain ça devrait pas mal se goupiller.

Fini les crampons, on savoure les 13 virages sous col de Tulle, puis on repeaute, on retraverse quelques restes d’avalanches béton et on se faufile tranquillement vers le col des Porthets (sous le charvin), on baigne dans la douceur et le soleil, et ça passe bien. Ça discute fromage, ça sort le reblochon, ça parle réveillon, bref tout va bien dans la troupe.

Sous le col en Nord, on a une belle pente vierge, sans trop savoir ce que va donner la qualité de la neige : croûte, carton, carrelage. Agréablement surpris la neige est pas trop mauvaise à skier, un carrelage avec un tapis de neige humidifiée, bon plan à la source du fier où on est de nouveau seul au monde (avec un chocard) ! Le reste de la descente se corse un peu puisque le goulet est bien purgé lui aussi mais un slalom-boulettes passe sans déchausser et ça file et se faufile jusqu’à la bière à Thônes.

Bref, une belle journée de partage, une réflexion collective pour s’adapter à ce que le terrain nous propose, et rien de telle qu’une belle boucle pour boucler l’année !

Merci à Alexandre, Simon et Olivier, un groupe – pépite !