Auteur/autrice : admin3652

Après plusieurs années à vadrouiller dans les Cerces, nous mettons le cap vers le Beaufortain pour cette 4eme édition de raid XCaf Shabrako Guenille Marseillais.
Au programme, 4 jours d’itinérance dans le massif en partant de Notre-Dame de la Gorge, du soleil, de la neige et de la bonne humeur, de quoi mettre le sourire à nos 10 gais lurons.

Jour 1 : Rassemblement des troupes au refuge des prés

Après des retrouvailles la veille au soir au camping « Le Pontet » des Contamines, et une nuit relativement courte dans un confortable mobil home, David, Joris et Guillaume (aka les « guenilles ») et Pierre, Aurélien et Maxime (aka les « marseillais ») prennent la route du refuge des prés.
L’effectif se compose alors de 4 spliteux et de deux raquettistes, par ailleurs encadrants. Le chemin glacé s’élevant dans le fond de vallée sera rapidement le théâtre d’un premier guenillage (terme pour actions improbables) sans conséquence : Guillaume aura donc cramponné dans la première demi-heure du raid…On atteint le refuge à 1930m sous le soleil pour le casse-croute du midi, non sans quelques diversions touristiques (un pont romain, une arche naturelle). On accueille alors Clara et Cédric, en split, nos deux comparses Shabraks qui nous rejoignent pour manger.
On reprend ensuite la montée vers le col de la Cicle, en passant par le couloir à gauche de l’itinéraire principal, qui nécessitera aux spliteux de cramponner. A noter aussi un couteau pété du côté de David dans la montée.

On suit ensuite l’arête direction sud / sud-est pour rejoindre le col des chasseurs (2688m) et redescendre côté nord par une face bien durcie sur le haut mais de plus en plus agréable à rider à mesure que l’on descend.

On repeautera vers 1900m pour revenir au refuge des Prés, où nous attendent Antoine et Clémence, nos 2 autres Shabraks nationaux, ainsi que 10 pintes de blonde bien méritées de quoi voir les montagnes en rose.

Jour 2 : Direction refuge de la croix du bonhomme

Refuge des Près –> Refuge de la Croix du Bonhomme –> Tricotage en passant par le Col des Fours, aux alentours du Lac Mya puis descente plein soleil avant de remonter au refuge Après quelques minutes de retard (une petite quinzaine), départ organisé vers notre prochaine étape, le refuge non gardé du Col de la Croix de Bonhomme. Pas énorme de déniv mais quelques belles traversées qui font plaisir aux pieds et aux chevilles ET surtout, la fameuse discussion répartissant les CR des journées de ce raid ! Un grand moment.
Une fois arrivés sur place, dégun dans le refuge, lits cafi de couvertures, terrasse plein soleil et soleil de fada ! Que demande le peuple ! Pour la petite histoire, deux jours avant, la boule magique a décidé pour moi de ne pas prendre le duvet. Conclusion, elle avait bien raison !
On décide de s’octroyer la pause déj sous ce beau soleil, on en profite pour alléger les sacs, remplir des gamelles de neige pour notre retour (pas d’eau dans cette cahute). Pendant que d’autres passent quelques coups de fil au SAV du Vieux de Grenoble?. Une fois le ventre rempli de fromage et de charcuterie, on se prépare pour entamer un tricotage en boucle.
Montée vers le col des Fours, descente ou descente-traversée pour certain, un point carto/discussion pour savoir par où on remonte et on redescend. Antoine prend le lead dans la montée et envoie une ascension à base de conversion sur conversion, tout ça sans couteau et avec classe.

Point timing au sommet : on n’est pas en avance mais c’est beau ! On s’enquille la première partie de la descente avec une bonne neige décaillée jusqu’à un mini couloir dont l’entrée principale est pauvre en or blanc. Ça tombe bien, on va pouvoir sortir la corde. Ni une ni deux, organisation d’un rappel sur piolet ancré pour s’exercer : David creuse des trous, Antoine sort la corde, Clara se prépare à descendre. Et ça enchaîne tout le groupe passe sans encombre.

Un dernier effort pour rejoindre le refuge sous un couché de soleil digne des SUNSETS Marseillais. Belle ambiance au refuge, il est blindé, ça sent la chaussette quoi ! ni une ni deux ça dégoupille le cubi (merci au Sherpas) et nos cuistots d’altitude n’attendent pas longtemps pour nous confectionner la popote du soir qui fût fort réconfortante. Un vrai festin.
La digestion se déroule sur la loggia du refuge sous une pleine lune qui donna envie à quelques motivés de se gravir la petite crête qui se dessine délicatement devant nos yeux.

Ça se prépare ; pendant ce temps SOND SYSTEM MASSILIA BITBOX CREW se déchaîne à l’impro gratte afin de motiver la troupe de riders de la night, bon tellement qu’ils ont été long à se préparer le SSMBC a eu le temps de dégommer la fin de tous les merveilleux breuvages ramenés par la communauté et concurrencer JULES se taper 3 onglets, que les mecs ils avaient pas encore peauter !!!!! mais comme on n’est sécu au CAF on est restés presque jusqu’au bout de leur ascension nocturne à les regarder s’octroyer ce petit plaisir.
Après avoir refait la discographie de Charle Aznavour remasterisée on s’est dit qu’il était temps d’aller se mettre au chaud pour finir nos breuvages locaux et se reposer pour notrejournée du lendemain. ZZZZZZZZZZ. Pendant ce temps nos 3 gué lurons de la night étaient en train de dérouler les 300 m dénivelé qu’ils avaient poncés sous cette nuit magique.

Jour 3 : Lac jovet avant retour au refuge des prés

Minuit, retour des 3 guerriers, Pierre, Joris et David après une première descente mémorable au clair de Lune, suivie d’une petite montée des Crêtes des Gittes. Ascension soutenue par une communication active sous forme d’hurlement entre les Crêtes et le balcon du refuge de la Croix du Bonhomme. Un petit selfie et s’ensuit une 2ème descente dans des pentes assez raides sur une neige tanto poudreuse, tanto glacée. Un dernier repeautage donc, avec le retour au refuge (merci à Joris pour la petite poussée dans le raide à la montée, avantage raquette !). Je recoupe un peu de bois, Pierre se réveillera la nuit pour recharger le poêle !
7h, la terrible mélodie du réveil d’Antoine nous fait sortir de nos sacs de couchage.
L’odeur du fromage fondu embaume encore les lieux.
La journée s’annonce bonne, le soleil est encore une fois au rendez-vous.
Nous prenons le temps de petit déjeuner. Au menu, porridge pour tout le monde, de quoi démarrer la journée avec le plein d’énergie. Derrière nous les cartes sont dépliées, on discute sur l’itinéraire du jour. Le choix est fait, direction la tête sud des fours pour redescendre dans le mythique et tant convoité, couloir du zgeg. Rangement et partie de palet sur une planche qui traîne (ils sont partout ces bretons) avant de repartir.
Démarrage un peu laborieux, les excès de la veille se font ressentir. Après quelques grosses suées, on retrouve le rythme, nous voilà lancés. Arrivés à 2750, nous constatons une neigeglacée et ventée, le couloir n’est pas praticable, trop risqué de s’y aventurer. Nous rebroussons chemin.
On dépeaute, refixons une vis perdue et c’est parti pour la première descente de la journée.
Après quelques belles courbes et une bonne dose d’adrénaline, nous voilà arrivés au plan de Jovet. L’unanimité l’emportera, c’est ici que nous casserons la croûte, sous un soleil encore radieux…
Une fois le pic-nique achevé on se remet en mode montée vers le lac Jovet, après s’être délesté d’un peu de charge sous un rocher que l’on espère reconnaître sans soucis à la descente. Nous laissons ensuite le lac Jovet sur notre gauche en direction d’un petit couloir à droite des Têtes de Ballaval pour une ascension facile.
On aperçoit au loin que la mer de nuage est en train de nous rattraper, ça sent la course contre la montre, mais les cris de joie des skieurs au-dessus de nous motivent à attaquer la montée dans cette jolie pente décaillée.
L’espoir est de courte durée, à peine la pente attaquée, on est rattrapé par les nuages, et la pente se raidit fortement, ça sent le guenillage ! (jour blanc 1 – soleil 0). On sent également les regards inquiets de ceux qui ont voulu se délesté de quelques grammes, et qui se demande s’ils vont retrouver leurs affaires dans cette purée de pois ! Mais ces interrogations sont de courtes durée, la question de mettre les couteaux se transforment rapidement en un cramponnage général ! (une première pour Clémence !) Au final, la trace se fait rapidement (merci Antoine et Pierre) et après un énième problème de fixations (moi je dis ça, je dis rien, mais c’est encore un marseillais !), la dernière descente de la journée dans une jolie pente décaillée regelée se passe plus ou moins sans encombre avec une jolie visibilité (environ 5 mètres). Et là, c’est le drame, il est où le rocher ???? Finalement, Punk de Lynx, euh Joris nous montre qu’il n’est pas seulement un adepte des traversées, mais qu’il a aussi un super sens de l’orientation et nous déniche le précieux rocher. La fin de la descente se termine sans encombre. Dernier repeautage, avant de traverser un petit pont (épreuve d’équilibre en perspective). Personne ne tombe à l’eau, et c’est reparti pour une longue traversée avec des nuages à couper au couteau pour rejoindre le refuge des Prés !
Grosse ambiance avec cette fin de parcours à l’aveugle. Le groupe se retrouve splité en 2 dans ce long retour, mais se rejoint finalement quand une partie du groupe décide d’aller faire un détour par la Tête de la Cicle avant de se raviser.
Finalement, après cette longue journée, on se retrouve au refuge des Prés. Petites batailles pour faire sécher les chaussures, les skieurs/raquettistes ayant décidé de faire sécher à part chaussons et chaussures … Faut dire qu’ils ont pas de chance, la lumière remarchant, on l’a
tout de suite remarqué !
Il est temps de se rafraîchir avec quelques bonnes bières (5 pintes pour Punk de Lynx), taper le carton puis fondue pour notre plus grand plaisir ! (la prochaine fois, on pensera à demander un œuf). Faut dire qu’au vu de la guerre des convives pour cette fondue, on sent que l’équipe s’est bien dépensée ce jour-là !
Petite session digeo avant de se préparer à la dernière journée, des étoiles pleins les yeux avec cette petite poudreuse qui est en train de tomber et le grand soleil annoncé !

Jour 4 : Cramponnage au soleil avant retour par les contamines

Pour cette dernière journée, le départ est annoncé à 8h45 à l’extérieur du refuge, split aux pieds…
Comme il est de coutume, le quart d’heure savoyard + les derniers règlements de binouz de la veille à l’auberge nous feront sortir à 9h…ce qui n’épargne pas une petite remontrance de Clara (notre encadrante shabrak) qui attend depuis 15 minutes dehors…elle a raison et il caille bordel !!
Ressenti -10 mais un grand soleil illumine !
+ un peu de poudre tombée dans la nuit…5cm rien de plus, pour notre plus grand plaisir !
Nous prenons la direction cette fois-ci de l’arrière du refuge, vers le col de la fenêtre. Nous montons tranquillement et choisissons finalement deux petits couloirs, un peu moins éloignés que le col, car il nous faut redescendre dans les temps, le timing est compté, il y a des trains de retour à la clé !
Le groupe se divise en deux et choisit de monter parallèlement dans deux jolis couloirs, entre le col de la cicle et le col de la fenêtre, les visages toujours effleurés par un grand soleil.
La pente dans les couloirs devient de plus en plus raide et les spatules glissent de plus en plus de la trace, youhhouuu c’est le moment de cramponner !!! (une deuxième pour moi, je ne peux plus m’en passer !!) nous montons tout ce que nous pouvons avec un relai hyper efficace, les encadrants se la coulent douce, ils n’ont plus qu’à glisser leurs bottes dans les trous tracés ! Malgré tous nos efforts et notre rapidité (ça donne chaud d’ailleurs cette affaire), la montre au poignet nous dira de nous arrêter, nous n’atteindrons pas tout à fait le col puisqu’il est déjà l’heure de redescendre.
Nouvel exercice pour moi : se faire une mini plateforme dans la pente, chacun de son côté, pour dépeauter et assembler le snow. Étonnamment, c’est là que je me suis rendue compte que l’on pouvait être très stable (avec un peu de méthode, des gestes délicats et précis) dans « du raide », pour une transition matos.
Et c’est partiii pour la descente !!!!! la phase que nous chérissons tous le plus ! avec un peu de fraîche par endroits et toujours le soleil qui est là, ce sont d’agréables virages surfés jusqu’au refuge en bas.
Il est 11h30, nous sortons les pique-nique et nous nous affalons dans les les transats Haglöfs (la fameuse marque suédoise outdoor partenaire du refuge).
« Instant culture » : il faut savoir que cette belle aventure humaine entre le refuge et la marque a été portée et réalisée par la Compagnie des Guides de Saint-Gervais les Contamines, avec l’aide également de passionnés de montagne. Ensemble, ils ont décidé de restaurer le Refuge des Prés du Val Montjoie, cet ancien chalet d’alpage, afin de lui donner un second souffle. Au cœur de ce projet, l’éco-responsabilité est le mot d’ordre. Le gaz et l’énergie solaire alimentent le refuge, complétés par des panneaux photovoltaïques. Une attention particulière au choix des matériaux, au traitement des eaux usées ainsi qu’au captage des eaux de source potable a été apportée.
Puis bronzette dans les transats, petit café, et récupération des dernières affaires laissées ‘en transit’ à l’intérieur du refuge, nous sommes fins prêts à remonter !
Nous nous élevons vers le col de la fenêtre puis nous basculons côté Contamines…ça sent la fin :((
Dernière petite traversée pour regagner le col du Joly (alt 2000m) de la station de ski où l’on se confond avec les skieurs alpins…à en perdre presque les membres du groupe devenu mythique depuis 3 jours XCaf Shabrako Guenillo Marseillais !
Je ne me souviens plus du nom de la dernière piste empruntée mais ce fut comme une course folle telle une compétition dans un parcours de boardercross, à toute vitesse, comme si nous voulions « faire le plein » des dernières sensations de glisse, à fond, comme si nous voulions lâcher les chevaux de nos snows avant que cette formidable aventure ne s’arrête…
Arrivée au parking de Notre Dame de la Gorge. La boucle est bouclée.
Pas d’au-revoir avant une dernière bière / vin chaud en terrasse. C’est ça le bonheur de la montagne !
Photo finish, les bouilles pleines de joie, nous nous quittons, nous pleurons et redemandons le prochain !!

Merci à vous formidables et bienveillants encadrants,
Merci à vous pour initier ces week-ends,

Merci à vous pour toute cette fantastique organisation,
On prend les mêmes et on recommence ! Rdv l’année prochaine !!!

Bisouxxxx