Montage d’une expédition pour vérifier les noms locaux des lieux-dits. Bellafesse ou balafre à la face, c’est selon.
La première interprétation vient probablement du ondulement harmonieux d’une Vénus callipyge dans l’ascension de ces monts enchantés. Je crois qu’il ne faut pas dépasser les Bornes.
Balafre à la Face doit être plutôt la lié à une chute inappropriée avec rayure du visage par une carre trop aiguisée.
Ou simplement un patois local signifiant belle face. On cherche…
A la hâte, suite à la chute de neige inespérée de ce vendredi, nous changeons le Sullens trop maigre de neige, pour le versant ensoleillé et extraordinaire des Pointes du Midi.
Au pied levé, avec un groupe complaisant, nous chevauchons avec nos fiers chevaux de fer les routes noires de la contrée lointaine des Aravis pour joindre l’immense caravane qui se rue vers l’Eldorado immaculé de Blanche Pointe.
Grande et lente cohorte de carcasses métalliques filant petit train dans la plaine d’Alex. Puis nœud de blocage savant initié par Waze à Morette.
Enfin, fluide galopade vers le Chinaillon, étape première de notre journée.
La neige poudrée des cartes de voeux de notre enfance a recouvert les chalets et sapins de notre imaginaire.
Le chasse-neige n’a pas encore dégagé le parking. Les dégagistes nivaux sortent prestement leur pelle du sac pour réaliser une place digne de nos carrosses.
Le parcours initiatique nous oblige à passer par le site de Quillery, « classé » par mes soins Patrimoine local de l’humanité.
Le Jallouvre scintille de ses blancheurs iridescentes. Les pupilles éblouies par tant de beauté gratuite, n’en croient pas leurs yeux.
Pour les nouveaux randonneurs, tout n’est que calme, beauté et volupté. Hum !
Pas de gypaète, je m’inquiète. A-t-il oublié son rendez-vous ? A-t-il des soucis conjugaux, est-il décédé ?
Cruel constat au col de la Colombière. Des hardes de skieurs nous ont devancés. Certains retournent, tel des laboureurs, les pentes pour écumer la neige pulvérulente.
Après un effort sur une main. Nous arrivons au pied des Pointe du Midi car la grande pente de Balafrasse est monde de noirs. La pente sommitale a été nettoyée de haut en bas par Bruno P. est ses amis. Il ne reste qh’ à écumer la voie normale qui a été oubliée.
Selfie digitale au sommet obligatoire !
A l’unanimité, et surtout la mienne, nous décidons de taquiner la trace de montée encore peu tracée.
Une coulée galope derrière les skis de Marjorie. Ouf ! Pas assez méchante pour faire peur. Mais juste assez pour entendre le râle d’un arpenteur de seconde trace.
Je décide d‘outre-passer le courroux dudit pod’fokiste ascendant. Je crois bien qu’il n’est pas heureux de voir s’envoler la pente convoitée.
Chacun peu signer son passage dans sa virgine et éphémère neige.
Sans vent et avec le soleil radieux, nous avons goûté à une magnifique journée.
Vivement la prochaine neige fraîche!