Quasiment deux années se sont écoulées depuis les sélections du GAF74… Nous voilà déjà arrivées au terme de notre formation d’« alpiniste ».
Quatre d’entre nous se sont décidées à passer l’examen d’initiateur alpinisme, pour à leur tour encadrer au sein du Club Alpin Français. Les trois autres gaffeuses se laissent deux ans de plus pour étoffer leur liste de courses.
Nous vous livrons donc le mode d’emploi pour amener des cobayes à l’Aiguille du Tour, bien respecter les étapes…
1) Rendez-vous samedi matin avec Laura, Lucie, Caroline et Valentine, 8h30 au parking du Tour, avec Bertrand Sanglard et Marion Poitevin, qui seront nos examinateurs pour l’occasion. Se greffent également au groupe trois jeunes du Groupe Espoir, Léa, Mathilde et Corentin. Chacun a su se choisir un ami, qui jouera le rôle de cobaye durant le week-end. Une belle tribu, digne du CAF 😉
2) Direction : le refuge Albert 1er par le sentier de la moraine, raide et soutenu. Nous préférons tout de même cette option à celle du chemin du Charamillon, un peu plus longue… Un beau dénivelé positif de 1200m, sacrée initiation à l’alpinisme pour nos cobayes !
3) Par binôme, nous prenons la tête du groupe chacun à notre tour tout au long de ces deux jours. Ces quelques heures de marche sont donc l’occasion de discuter, prendre la température des uns et des autres et faire la connaissance de nos cobayes. Le groupe avance d’un bon pas, et l’écart se creuse. Les pauses sont l’occasion de nous regrouper et de faire un topo sur le système hydraulique des barrages environnants.
4) Bientôt nous apercevons les reflets du toit du refuge au-dessus de nous. Contents d’arriver au refuge, nous mangeons nos sandwichs tout en admirant les séracs du glacier du Tour. Avec Corentin, nous finissons notre tour en tête de groupe par le partage de connaissances sur la haute-montagne : système glaciaire, nuages lenticulaires, effets de la montagne sur le corps humain…
Corail et glace (photo : Marion Poitevin)
5) Puis c’est au tour de Mathilde et Léa de prendre la direction du groupe pour mettre en place une école de glace en contrebas du refuge. Présentation des différents types de crampons et de piolet, puis mise en pratique sur un parcours au relief varié : plus si facile de marcher avec des crampons quand c’est dré dans le pentu !
Le « catwalk » de Céline et Lucie (photo : Marion Poitevin)
Nos leadeuses mettent en place cordes et mains courantes pour tester les différentes techniques en toute sécurité. Démonstration de l’utilisation du piolet en canne, ramasse ou rampe… Les cobayes, confiants, se prennent au jeu : petite course de grimpe en crampons, la Haute-Savoie en ressortira victorieuse, tiens donc !
6) L’après-midi se finit tranquillement au refuge, le Groupe Espoir et le GAF présentent à Marion et Bertrand leurs projets de courses pour le lendemain. On choisit de diviser le groupe en deux pour s’adapter au niveau de chacun, ce qu’on ne vous a pas dit c’est que Caroline s’est rompu les ligaments du genou quelques semaines avant…
Maud et Laura sur l’arête rocheuse (photo : Marion Poitevin)
7) Lever 5H, Laura, Mathilde, Caroline et leurs cobayes partent de leur côté avec Marion en direction d’une arête rocheuse sous le col du Passon. Nous autres partons plein est, pour l’Aiguille du Col du Tour. Départ à la frontale, nous arrivons sur la rive du glacier au lever du jour. Le glacier est plus que sec, les crampons ont du mal à mordre, nous craignons plus la glissade que les crevasses elles-mêmes ! Nous raccourcissons les encordements.
8) Après le Signal Reilly, le terrain se couche pour une belle traversée, avant de se redresser dans la montée au col supérieur du Tour. La pente en glace est recouverte de cailloux, les plus avertis montent en corde bien courte, les autres plantent des broches et tirent des longueurs. Arrivées au col, il s’agit maintenant de longer l’aiguille Purtscheller le long de sa face est pour arriver au pied de l‘Aiguille du Tour.
9) Surprise… C’est la foule sur l’Aiguille ! Beaucoup de cordées, des cailloux qui dégringolent, et une descente à anticiper, autant d’arguments qui nous font faire demi-tour : nous sommes un gros groupe, il faut que nous passions avant les grosses cordées dans la redescente du col du Tour Supérieur. Tant pis nous reviendrons quand les conditions seront meilleures !
10) Un peu résignés, nous reprenons la direction du col supérieur. Bertrand prend les commandes et donne à Corentin 2 cordes pour enchainer la descente du col en rappel sur corde fixe. Hop hop, ça enchaine, nous descendons les uns après les autres. Pas le temps de faire de la pédagogie, le soleil commence à taper sur la pente et les cailloux commencent à dégringoler… sans parler des cordées qui inévitablement font elles aussi glisser les rochers … Bertrand clôt la marche, il nous fait des abalakovs rapidos avec son crochet home made en fil de cintre, héhé la débrouille quoi !
Repos des cordées après la descente du col supérieur du Tour.
11) Arrivés en bas de la pente, nous nous écartons et faisons une pause, enfin ! On se remet de nos émotions, en se félicitant d’avoir fait demi-tour sous le sommet… puis nous reprenons notre descente. Nous retrouvons l’autre groupe dans les voies équipées à proximité du refuge.
Mathilde devant l’aiguille du Chardonnet (photo : Marion Poitevin)
12) Nous revenons ensemble au refuge, ou nous cassons la croute. Sans trop tarder, nous savons qu’une belle descente nous attend… Cette fois-ci certains font le choix du chemin du Charamillon pour soulager les genoux douloureux, les autres reprennent la moraine. Nous descendons à un bon rythme, finalement elle se fait bien cette descente !
13) De retour au parking, nous sommes tout de même heureux d’enfiler des tongs et de boire une bière ! Toujours aussi agréable ce sentiment d’accomplissement lorsque l’on « atterrit » après une course en montagne, sentiment augmenté par les retours plutôt positifs de Marion et Bertrand.
Apres ce week-end en terrain montagne, un deuxième week-end prévu à la fin du mois d’octobre nous permettra de valider nos compétences en terrain d’aventure.
A bientôt donc…
Merci à nos super cobayes 🙂