C’est dans les Bauges, sur la Dalle Rousse, que j’ai jeté mon dévolu pour confirmer les techniques de base de grande voie avec des grimpeurs tout frais émoulus. La réalité a été au-delà de l’intention première…
Les Sherpas n’existant pas dans nos régions, la consigne de départ était la suivante : être capable de porter un brin de corde de 50 m et 6 dégaines pendant 30 à 40 min. Et oui, pour grimper, il faut du matériel. Il y eut quelques remarques – je tairai les noms – et toutes les filles, 4 sur 8 participants, ont accepté la corvée.
Une jolie dalle moutonnée nous donnait l’espoir d’une escalade agréable tout en finesse en 5C+ max : http://www.cafannecy.fr/attachments/article/1441/Dalle%20rousse.pdf
Mais la 1ère longueur de notre voie, Lactate et Dragibus, réservait un petit passage athlétique qui a conduit la 1ère cordée à remorquer la 2ème. Pas de folie dès le début de journée !
La progression fut ensuite plus aisée et chacun y allait de son expérience en tête, maniant le réverso avec brio.
Sur la dalle baignée par le soleil s’épanouissaient des quadrupèdes colorés. Les 4 cordées arrivèrent assez groupées au sommet après 5 ou 6 longueurs suivant la voie.
La descente s’amorça normalement après les consignes d’usage. Mais la monotonie des manips n’eut pas le temps de s’installer, un réverso s’envolant dans les airs pour se perdre Dieu sait où ! On répèta la règle du »huit imperdable » mais le sort s’acharna contre nous : un 2ème réverso imita le 1er et termina sa course dans les secrets replis du rocher.
Je vois déjà ce que vous pensez. Eh bien, non! Ce ne sont pas les filles qui ont perdu leur matériel. Vous pouvez le claironner !
Le paysage était si beau sur le col de la Frasse, le lac d’Annecy, le mont Blanc, que nous n’avions pas lieu d’assombrir l’ambiance. Les étourdis ont manié le demi-cabestan et découvert les joies de la corde qui toronne.
Les 2 autres cordées ont bien transpiré au soleil en nous attendant…longuement !
Le repas de midi a été remis au soir. Le plus urgent, c’était la bière !
Belle journée, mais mouvementée : un retour à la maison pour une corde oubliée, un lâcher de matériel, un gendarme pas sympa, mais pas sympa du tout et un téléphone qui disparaît…
Pas mal pour une seule journée.