Une journée d’enchantement pour ce « petit » groupe de randonneurs le dimanche 8 novembre 2015 à la Croix du Nivolet …
Du parking de la Doria (hameau des Favres sur la commune des Déserts, quelques km après le col de Plainpalais en descendant vers Chambéry), une courte montée conduit au col de la Doriaz, puis, de manière assez peu commune, la randonnée continue sur une descente dans les bois jusqu’au torrent de la Doriaz (930m)
Juste avant la passerelle, un petit sentier (marque jaune peu visible) part à droite, sur la rive gauche du torrent, en direction du Trou de la Doriaz.
En grimpant, on aperçoit le trou du « petit pschu », exurgence de la Doriaz …
En arrivant près de la cascade, on trouve des cables …
Au cas où notre président viendrait à lire cet article, je tiens à préciser que nous avons respecté les cinq commandements de l’encadrant en matière de sécurité, notamment celui de « l’encadrement en nombre suffisant » puisque nous étions quatre initiateurs 🙂 … ce qui a permis de franchir en sécurité le passage moussu et escarpé derrière la cascade …
Derrière le rideau d’eau de la cascade, on aperçoit le Mont Granier en Chartreuse …
Tant de beauté invite à la poésie … merci à Jean-Louis pour le haïku composé pour l’occasion :
Eau blanche sur verte mousse
Dans les échelles, nul ne dit « pouce »
Doriaz- Nivolet.
Quelques câbles aident à la progression après le passage de la cascade …
Après une petite descente, on rejoint le sentier de la via ferrata Jules Carret …
En remontant sur ce chemin, on commence à s’approcher d’une drôle de maison
On arrive à « la grotte à Carret », qui est le point de départ de la via ferrata …Quels lieux étranges!
C’est à partir de 1886 que Jules Carret (1844-1912), médecin, journaliste, libre penseur, député de la Savoie et, surtout, passionné de sciences commence des fouilles qui vont durer sept ans …
Cette maison austère destinée également à exposer les objets découverts ne fut pas un paradis pour cet ermite , elle demeurait extrêmement humide sauf en été où elle se transformait en véritable fournaise…
Dans ses fouilles, Jules Carret met à jour divers ossements et objets datant de la préhistoire et notamment un poignard de silex (expose au Musée Savoisien de Chambéry) et des ciseaux à douille …
En 1887, il découvre un squelette humain reposant dans une fosse sur un lit de charbon à 56 mètres de l’ouverture de la grotte
Ce squelette dit de « Cro-Magnon » remonterait à environ moins 2000 avant Jésus-Christ.
Cependant, J.Carret espère trouver des restes bien plus anciens et c’est avec déconvenue qu’il écrit « mais il n’existe pas un dieu des fouilleurs de grotte … »
Il abandonne ses fouilles par découragement et aussi manque d’argent … la drôle de maison dans la falaise ne devint jamais le musée dont ce personnage un peu fou avait rêvé …
Après la visite de ces lieux insolites, nous redescendons et reprenons le chemin à flanc nous menant au hameau abandonné du Nivolet (1040m) … en traversant vite le pierrier se trouvant sous l’énorme éboulement du Rocher de Charvetan, survenu en 2003 …
Après le hameau du Nivolet, un beau chemin empierré par les anciens monte à l’alpage des Grands Prés … malheureusement progressivement envahi par la végétation …
On commence à très bien voir la gigantesque croix métallique, haute de 21,5 mètres et pesant 70 tonnes située à la pointe sud du Mont du Nivolet … qui ne l’a pas vue depuis le train ou l’autoroute en passant près de Chambéry?
Un passage très bien équipé (mains courantes, câbles, marches et barreaux de fer en font une sorte de « mini via ferrata ») appelé « Pas de l’échelle » permet de franchir une faille dans la falaise et d’arriver au sommet …
Au sommet, on a, bien sûr, un très beau point de vue sur le Lac du Bourget …
Pour le pique-nique, nous ne sommes pas seuls, loin de là mais … reconnaissons que notre groupe de vingt est un peu envahissant!!
Merci beaucoup à Alain Louis pour l’idée de cette magnifique randonnée (environ 700 mètres de dénivelé et 8 km parcourus) et merci à tous les contributeurs pour les photos!